Boîte à outils pour les soins de santé sexuelle et reproductive en situation d'urgence (SRH)
Prêt à sauver des vies



vue d'ensemble
Cette section présente les étapes à prendre en compte lors des efforts de préparation en matière de SSR. Les étapes s’appuient sur les informations recueillies dans le cadre d’une analyse documentaire et d’entretiens avec des informateurs clés (voir les remerciements et la liste des informateurs clés). Des liens vers des fiches d’information et des ressources sont inclus le cas échéant. Cette section est divisée en plusieurs étapes : Initiation, évaluation et mise en œuvre de la préparation à la SSR.
Première étape Lancement de la préparation à la santé sexuelle et reproductive
Relier les activités individuelles SSR à tous les niveaux pertinents (national, infranational et communautaire) afin de renforcer collectivement les capacités de gestion des risques et de résistance aux dangers.

Adopter une approche systémique de préparation en matière de SSR.
Traiter la préparation en matière de RSS comme une composante du renforcement du système de santé et de la résilience.
Utilisez le Dispositif minimum d'urgence (DMU) et le cadre de gestion des risques de catastrophes liées à la santé (Health-EDRM) pour guider les activités de préparation à la RSS.
Contextualiser et adapter la préparation en fonction de la capacité du système de santé, des types de dangers et de l'importance des risques.
Développer une préparation en matière de SSR fondée sur les droits, centrée sur les personnes et inclusive.
Étape 2 Évaluer la préparation en matière de santé sexuelle et reproductive
La fourniture de soins de santé sexuelle et reproductive vitaux dans les situations d’urgence nécessite une collaboration et une coordination entre les différentes parties prenantes. Il en va de même pour la préparation. L’identification des différents acteurs – des organisations communautaires aux acteurs de la santé et de la protection, en passant par les décideurs politiques – est essentielle pour assurer une couverture complète des activités de préparation et un partage des responsabilités. Lors de l’évaluation de l’état de préparation en matière de santé sexuelle et reproductive, il convient d’identifier l’éventail des parties prenantes à impliquer.

Identifier les principales parties prenantes et collaborer avec elles pour évaluer conjointement l'état de préparation.
Utiliser les outils disponibles pour évaluer l'état de préparation.
Informer les évaluations à l'aide des données disponibles en matière de santé sexuelle et reproductive et des enseignements antérieurs ou régionaux pertinents.
Étape 3 Mise en œuvre de la préparation à la santé sexuelle et reproductive
Cette étape couvre les étapes de la mise en œuvre des actions de préparation à la santé sexuelle et reproductive. Les étapes sont classées selon les dix composantes et fonctions du cadre Santé-EDRM afin d’aider les utilisateurs à structurer leur préparation en matière de SSR au sein du cadre.
1. Politiques, stratégies et législation
2. Planification et coordination
3. Ressources humaines
4. Ressources financières
5. Gestion de l'information et de la connaissance
6. Communication des risques
7. Infrastructure et logistique de la santé
8. Santé et services connexes
9. Capacités communautaires pour la santé-EDRM
10. Suivi et évaluation


Politiques, stratégies et législation
Intégrer la SSR/le DMU dans les politiques, stratégies et législations existantes en matière de santé, de RRC et de santé d’urgence, tant au niveau national qu’infranational.
L’intégration est un processus long et itératif qui nécessite un plaidoyer considérable sur l’importance de la santé sexuelle et reproductive. Dresser la carte des politiques, stratégies et législations pertinentes et évaluer si elles peuvent faciliter ou entraver le DMU au cours de la réponse. Identifier les politiques, les stratégies et la législation à cibler pour l’intégration de la SSR et du DMU. Les acteurs de la SSR et de la GRC collaborent souvent sur ce point lorsqu’ils entreprennent l’évaluation de l’état de préparation du DMU. L’effort est renforcé lorsque les acteurs de l’égalité des sexes et de la protection contre la violence liée au sexe sont également impliqués. Si l’intégration n’est possible qu’au niveau infranational, il faut aller de l’avant et plaider ensuite pour une politique au niveau national. (Voir les ressources de la fiche d’information de l’IAWG DRM-H SRH pour les points de plaidoyer, l’évaluation de l’état de préparation du DMU pour les questions d’évaluation générale, et la liste de contrôle et le manuel de la FICR sur la préparation et la réponse aux catastrophes pour l’évaluation des lois. Voir la note d’information sur l’intégration des politiques pour des exemples au niveau national).
Suivre le calendrier de révision des politiques, stratégies et législations ciblées.
Se familiariser avec le processus d’examen des politiques afin d’identifier les possibilités d’intégrer le langage de la SSR/PSMI lorsque des révisions sont prévues.(Voir la note d’information sur l’intégration des politiques).
Intégrer le DMU dans les politiques, stratégies et lois nationales pertinentes en matière de santé sexuelle et reproductive ou de violence fondée sur le sexe afin de garantir que la santé sexuelle et reproductive dans les situations d’urgence est correctement prise en compte dans l’ensemble du lien entre l’aide humanitaire, le développement et la paix.
Identifier les autres politiques ou stratégies, telles que celles destinées aux jeunes, qui pourraient être intégrées. (Voir les fiches sur l’inclusion et l’intégration politique).
Planification et coordination
Favoriser la collaboration multi-agences et multi-sectorielle pour la préparation à la santé sexuelle et reproductive.
Les activités visant à améliorer la préparation en matière de santé sexuelle et reproductive nécessitent une collaboration multisectorielle. Identifier les parties prenantes en fonction du contexte, des types de risques et d’aléas rencontrés et de la structure du système de gestion des risques de catastrophes existant. Envisager des représentants de : la SSR (de tous les domaines techniques du DMU) et des secteurs qui se recoupent, tels que le genre et la protection ; les décideurs en matière de GRC et de santé d’urgence ; les départements gouvernementaux des finances, de l’éducation et de la jeunesse ; les ONGI humanitaires et de développement pertinentes, les agences des Nations Unies et les groupes d’intervention humanitaire ; les ONG locales pertinentes et la société civile, y compris celles qui représentent des groupes marginalisés (cf. Advancing Gender-Transformative Localization in Resources and the Community brief) ; le secteur privé, le cas échéant ; et les premiers intervenants (tels que les prestataires de soins de santé, l’armée, les prestataires de services d’urgence et la société nationale de la Croix-Rouge/du Croissant-Rouge).
Mettre en place ou renforcer les organes de coordination pour faire progresser la préparation en matière de santé sexuelle et reproductive.
De nouveaux organes de coordination peuvent être créés ou la préparation à la SSR peut être intégrée dans des organes existants, tels que les groupes de travail techniques nationaux sur la SSR, les forums sur la préparation et la réponse humanitaires ou les comités chargés de la gestion des risques de catastrophes. Les organes de coordination devraient être institutionnalisés si possible afin d’assurer la durabilité et d’éviter les problèmes liés à la rotation du personnel. Les membres doivent représenter un éventail de parties prenantes pertinentes, notamment des représentants de la SSR et de la GRC (voir l’étape précédente pour une liste exhaustive). Étudier les possibilités d’établir des liens avec d’autres groupes de coordination afin de sensibiliser les différents secteurs au DMU ou de renforcer les objectifs qui se chevauchent.
Utiliser des plans d’action conjoints et/ou des termes de référence pour faire avancer les travaux de préparation à la santé sexuelle et reproductive.
Les efforts de préparation sont mieux soutenus par une coordination multipartite et un modèle de collaboration qui permet à différents acteurs de contribuer à différents aspects de la préparation. L’élaboration de termes de référence ou de plans d’action communs définissant clairement les rôles et les responsabilités des parties prenantes peut contribuer à clarifier et à faire progresser le travail de préparation. Ces plans doivent faire l’objet d’un suivi en termes de responsabilité et être consultés lors de l’activation d’une réponse. (Voir le dossier sur la coordination pour des exemples. En ce qui concerne les ressources, voir l’évaluation de l’état de préparation du DMU pour la planification des actions et le manuel de terrain inter-agences pour un exemple de mandat du coordinateur de la SSR).
Assurer la coordination à tous les niveaux pertinents du système de santé.
Mettre en place et relier des organes de coordination aux niveaux national, infranational et communautaire. Au niveau de la communauté, faire participer les fonctionnaires locaux (y compris ceux qui s’occupent des catastrophes et de la santé) ainsi que les prestataires de soins de santé, les groupes de femmes, les dirigeants communautaires, les écoles, les chefs religieux, les réseaux de jeunes et d’autres organisations représentant les populations marginalisées.
Ressources humaines
Investir dans les acteurs infranationaux et communautaires.
Dans les pays confrontés à des catastrophes fréquentes au niveau infranational, comme l’Indonésie et les Philippines, ce sont parfois les autorités de district et les membres de la communauté qui interviennent et gèrent l’intervention et le rétablissement. Il est essentiel d’investir dans leur leadership en matière de préparation et de réponse.
Soutenir les champions locaux.
Les champions locaux peuvent contribuer à faire avancer le travail de préparation en matière de SSR, par exemple en facilitant l’intégration du DMU dans les programmes d’études des professionnels de la santé ou en incitant les responsables sanitaires du district à accorder une attention particulière à la SSR. Une fois les champions identifiés, il convient de leur apporter un soutien significatif pour qu’ils continuent à s’engager afin de les aider à faire avancer leur travail. (Voir les fiches sur l’intégration des politiques, la coordination et l’intégration des programmes scolaires pour des exemples de champions locaux).
Renforcer les capacités de la main-d’œuvre.
Préparer le personnel de santé à être des premiers intervenants de qualité. Les prestataires de soins de santé, même ceux qui ne travaillent pas dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, doivent comprendre l’importance de la santé sexuelle et reproductive dans les situations d’urgence, et les prestataires de soins de santé sexuelle et reproductive doivent être formés pour fournir le DMU lorsqu’ils sont confrontés à des contraintes en matière de ressources ou de mobilité. Identifier, dans la mesure du possible, les possibilités de simulations et d’autres formations en matière de santé sexuelle et reproductive et d’intervention en cas d’urgence. Veiller à la sécurité, à la santé et au bien-être des premiers intervenants afin de soutenir leur travail et de renforcer leur engagement.
Développer une capacité d’intervention.
Les pays doivent se demander s’il est opportun de constituer un fichier national ou de se relier à un fichier régional pour la capacité de pointe, comment les prestataires formés seront déployés dans les régions touchées (depuis l’intérieur ou l’extérieur du pays) et qui veillera à ce que les prestataires soient prêts. Les prestataires doivent recevoir une formation sur le DMU, y compris des formations de suivi (en personne ou en ligne) afin de garantir la qualité de la prestation de services. Les associations médicales nationales devraient être mises à contribution pour renforcer les capacités d’intervention et tenir à jour des listes de toutes les personnes formées, tant au niveau national que régional.
Intégrer le DMU dans les programmes de formation initiale et continue.
En collaboration avec les ministères concernés, identifier les programmes de formation dans lesquels le DMU peut être intégré. Étudier les possibilités d’accréditation des prestataires de soins de santé formés au DMU. (Pour plus de détails sur les enseignements tirés de différents pays, voir la note d’information sur l’intégration des programmes d’études. Pour plus d’informations sur l’initiative de partenariat de formation de l’IAWG qui soutient les formations de remise à niveau du DMU dans les pays à risque, voir le matériel de formation à la prestation de services de santé sexuelle et reproductive dans la section Ressources).
Investir dans les réseaux nationaux.
Les réseaux nationaux qui comptent des membres dans les communautés devraient être inclus dans la préparation et engagés pour la montée en puissance et la coordination en cas d’urgence. Il peut s’agir d’associations nationales de sages-femmes, d’associations d’infirmières, d’associations médicales et de santé (obstétriciens/gynécologues, pédiatres, médecins généralistes, spécialistes de la santé publique) et de réseaux représentant les femmes, les jeunes et les personnes de diverses orientations sexuelles et politiques.
Ressources financières
Identifier les sources de financement gouvernementales et externes.
Le financement de la préparation nationale dépend souvent d’une combinaison d’investissements publics nationaux et de ressources extérieures. La région Asie-Pacifique a bénéficié d’une attention considérable en matière de préparation en raison du soutien du gouvernement australien aux initiatives de l’IPPF et de l’UNFPA, ce qui a conduit des gouvernements nationaux tels que les Philippines et l’Indonésie à allouer des fonds à la préparation en matière de santé sexuelle et reproductive (voir la note d’information sur la coordination). Dans les régions de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale (EECA) et de l’Amérique latine et des Caraïbes (LAC), le soutien de l’UNFPA a été déterminant. Compte tenu de la charge qui pèse sur le financement humanitaire pour les urgences existantes, le financement de la préparation devrait être identifié par le biais de différents flux dans les secteurs de l’humanitaire, du développement et de la paix.
Tirer parti du financement pour des activités coordonnées.
L’identification des lacunes dans la préparation du DMU sans financement pour les combler peut réduire l’adhésion du gouvernement et l’élan pour le travail de préparation en matière de santé sexuelle et reproductive. Dans la mesure du possible, utiliser les fonds existants pour soutenir les activités conjointes spécifiées dans l’évaluation de l’état de préparation du DMU. Lorsque les ressources sont limitées, il convient de se concentrer sur des activités rentables et à fort impact, telles que le plaidoyer et la création de partenariats.32
[31] UNFPA, À l’abri de la tempête : État de la population mondiale 2015 (New York : UNFPA, 2015). [32] Tanabe, Construire la résilience nationale.Gestion de l'information et de la connaissance
Veiller à ce que la santé sexuelle et reproductive et les considérations de genre connexes soient intégrées dans les systèmes d’information et de gestion des connaissances en matière de gestion des risques de catastrophes.
Inclure des systèmes d’alerte précoce au niveau communautaire qui s’appuient sur les réseaux de femmes et de jeunes ou sur les comités locaux de gestion des risques de catastrophes, et relier les dirigeants communautaires aux mécanismes de SSR/GDR pour qu’ils restent à jour et informés.(Voir les fiches surla communauté et l’inclusion).
Intégrer la santé sexuelle et reproductive dans les évaluations des risques, des vulnérabilités et des capacités en matière de gestion des risques de catastrophes aux niveaux national, infranational et communautaire.
Identifier, avec les parties prenantes concernées, les possibilités d’intégrer la santé sexuelle et reproductive dans les évaluations des risques et des vulnérabilités réalisées au cours de la phase de préparation. Il peut s’agir d’une évaluation de la vulnérabilité et des capacités de la FICR ou d’évaluations multiples à grande échelle de l’OCHA. Comme ils sont souvent utilisés lors de l’élaboration de stratégies de réponse ou d’appels de fonds d’urgence, il est important de veiller à ce que la santé sexuelle et reproductive soit intégrée.
Communication des risques
Élaborer une stratégie de communication efficace.
Veiller à ce que les communautés touchées reçoivent des informations précises et opportunes. Les communautés doivent être informées des risques actuels, de l’importance de se faire soigner pour les services essentiels de santé sexuelle et reproductive, de l’endroit où se faire soigner et des moyens de rester en sécurité et en bonne santé. Lors de l’élaboration de la stratégie de communication sur les risques, il convient de recueillir des données sur les connaissances et les perceptions liées à la SSR, les modes de communication, les populations à risque, la langue, la religion, les personnes influentes et les services de santé disponibles. Coordonner et collaborer avec d’autres parties prenantes pour garantir la cohérence des messages. Garantir l’efficacité en faisant appel à des personnes influentes, en utilisant divers supports et en adoptant des approches adaptées à des populations spécifiques. Collaborer avec différents membres de la communauté pour concevoir et piloter des approches de communication. Différentes approches et différents supports peuvent être adoptés pour différentes populations, et tous doivent faire l’objet d’un suivi. (Voir les ressources pour le plan d’action de l’OMS en matière de communication sur les risques et d’engagement communautaire (Risk Communication and Community Engagement Action Plan Guidance).
Veiller à ce que les communications soient accessibles.
S’engager avec différents mécanismes communautaires pour garantir que tous les membres de la communauté – indépendamment de la langue, des capacités, de l’alphabétisation ou de l’âge – ont accès à l’information. Examinez avec chaque groupe communautaire (par exemple, les adolescents, les femmes, les personnes vivant avec le VIH, les personnes de diverses orientations sexuelles, les femmes et les filles souffrant de différents handicaps) la manière dont ils reçoivent et communiquent les informations sanitaires d’urgence. Pensez à la radio, aux messages textuels, aux pairs, aux agents et responsables de santé communautaire, aux affiches, aux dépliants et aux panneaux d’information.
Infrastructure et logistique de la santé
Évaluer les installations à tous les niveaux du système de santé pour s’assurer qu’elles peuvent « rester intactes, accessibles et fonctionnelles » pendant les situations d’urgence.34
En République dominicaine et au Belize, Engineers Without Borders-USA et l’IPPF Western Hemisphere Region élaborent des guides de résilience et des listes de contrôle des infrastructures avant et après les urgences afin d’aider les directeurs de cliniques locales à évaluer la capacité opérationnelle des établissements de santé. (Voir les ressources pour l’outil d’auto-évaluation du secteur de la santé de l’OPS).
Créer un environnement favorable à la préparation de la chaîne d’approvisionnement.
Promouvoir les politiques, la volonté politique et le financement en vue d’inclure les produits de santé sexuelle et reproductive dans les listes de médicaments essentiels et les directives de traitement standard. Rationaliser les processus pour faciliter l’importation, l’acheminement rapide et le prépositionnement, tant pour les livraisons de routine que pour la préparation aux situations d’urgence. Si le pays est exposé à un risque élevé d’urgence, collaborez avec les autorités nationales pour obtenir une autorisation préalable à l’importation des kits de santé génésique interorganisations. Améliorer la coordination entre les gouvernements, les ONG, les donateurs et le secteur privé pour soutenir et aligner les activités de préparation de la chaîne d’approvisionnement en faisant appel aux organes de coordination existants. Veiller à ce que toutes les stratégies comportent un volet « préparation » et à ce que des organisations clés soient ajoutées aux organes de coordination pour discuter des stratégies, contribuer à l’amélioration des politiques et mobiliser des fonds pour soutenir la préparation. Préconiser l’intégration de la santé sexuelle et reproductive et de la sécurité des produits de base dans les activités de préparation aux catastrophes existantes du pays pour le secteur de la santé au sens large et au-delà.
Développer la continuité des opérations pour les fonctions essentielles de la chaîne d’approvisionnement.
Créer un plan de continuité des opérations (COOP) pour la chaîne d’approvisionnement. Il s’agit notamment d’un plan visant à garantir la disponibilité des principaux produits de santé reproductive et de planification familiale en cas d’urgence : 1) maintenir les fonctions essentielles de la chaîne d’approvisionnement et les ressources clés qui les soutiennent, 2) la réalisation d’évaluations des risques, et 3) élaborer des plans d’urgence pour des scénarios de risque et des processus spécifiques afin de renforcer la redondance et la résilience de la chaîne d’approvisionnement. Le COOP doit être le plan global qui inclut tous les plans et actions de préparation, y compris les indicateurs et les procédures opérationnelles standard (POS), afin d’assurer la continuité de toutes les opérations logistiques. Mettre à jour et diffuser régulièrement le COOP à toutes les parties prenantes clés.
Identifier les principaux produits de santé qui seront sécurisés. Outre l’ajout de produits clés de SSR aux listes de médicaments essentiels et aux directives de traitement standard existantes et la rationalisation des processus d’importation, il convient d’examiner tous les produits nécessaires au maintien de services complets de SSR dans le cadre des programmes existants et de déterminer la liste idéale de produits qui seront fournis en cas d’urgence, avec des seuils supérieurs et inférieurs de la gamme de produits qui seront gérés. L’inclusion de la CU et des méthodes à long terme dans ces listes peut contribuer à protéger les droits de toutes les femmes dans les situations d’urgence.
Prévoir des plans pour maintenir les ressources critiques dans tous les domaines fonctionnels essentiels de la chaîne d’approvisionnement qui doivent être maintenus en cas d’urgence. Les opérations ou fonctions clés qui doivent être maintenues comprennent la sélection des produits, la quantification, l’approvisionnement, la stratégie d’inventaire, la distribution et l’entreposage, comme l’illustre la figure 5. Pour chacun de ces domaines fonctionnels, élaborez des plans visant à sécuriser les ressources critiques suivantes : le personnel, les processus, les outils, l’information, les actifs/approvisionnements et le financement.
Effectuer des évaluations des risques pour les domaines fonctionnels et les ressources. Dans le cadre du COOP, effectuer des évaluations des risques pour chacun des domaines fonctionnels et des domaines de ressources. L’évaluation des risques doit permettre d’identifier les faiblesses ou les menaces réelles ou potentielles (internes ou externes) qui pèsent sur la chaîne d’approvisionnement. Si la gestion formelle des risques est pratiquée dans le cadre des opérations courantes de la chaîne d’approvisionnement, il convient de s’appuyer sur cette documentation pour se préparer aux catastrophes. Définissez le contexte et le champ d’application de l’évaluation des risques et suivez les étapes suivantes : 1) fixer des objectifs de performance et identifier les parties prenantes concernées, 2) identifier les sources de risque en collaboration avec les parties prenantes, et 3) déterminer la probabilité et l’impact des événements à risque. Les sources de risque sont généralement discutées et identifiées dans le cadre d’un atelier, où les parties prenantes sont présentes pour donner leur avis sur divers scénarios. Les risques sont ensuite évalués en fonction de leur probabilité et de leur impact, ce qui permet aux responsables d’obtenir une note unique pour établir des priorités.35
Élaborer et mettre à jour en permanence des plans d’urgence. Sur la base des priorités de risque établies lors de l’évaluation, identifier des stratégies de gestion des risques, telles que la réduction ou la couverture des risques, et élaborer un petit nombre de plans d’urgence spécifiques pour faire face aux vulnérabilités des scénarios les plus probables. Inclure des moyens de réduire l’impact sur la chaîne d’approvisionnement, par exemple en créant une redondance par le biais de sources multiples de produits, en identifiant différentes voies d’accès aux points de distribution, en prépositionnant les produits plus près des populations vulnérables ou en garantissant l’investissement par le biais de l’assurance. Les plans d’urgence doivent également indiquer les mesures que le personnel doit prendre, ainsi que les délais, les mesures de surveillance des risques et les protocoles d’intervention.
[34] OMS, « Making health facilities safe in emergencies », consulté le 3 juin 2020, www.who.int/activities/making-health-facilities-safe-in-emergencies. [35] John Snow, Inc, The Supply Chain Manager’s Handbook : A Practical Guide to the Management of Health Commodities (Arlington, VA : John Snow, Inc., 2019).
Santé et services connexes
Adresse du service de livraison disponible.
Il est vital de maintenir la continuité des services essentiels de santé sexuelle et reproductive. Veiller à ce que les femmes qui cherchent à obtenir des soins pour des services vitaux à court terme, comme l’accouchement, ne soient pas confrontées à des retards supplémentaires tels que de nouveaux points de contrôle ou des restrictions de mobilité. Préparer la fourniture du DMU en consultation avec d’autres établissements de santé, y compris le secteur privé, en reconnaissant qu’en cas d’urgence, tous les services seront surchargés et que certains établissements seront fermés ou détruits. Il peut s’avérer nécessaire de sensibiliser à nouveau les prestataires de soins de santé au DMU et de planifier la modification des services de santé sexuelle et reproductive afin de garantir la continuité des soins.36
Planifier l’adaptation des services pour chaque composante du DMU en fonction des risques potentiels.
Tenez compte des politiques de transfert/partage des tâches et de la formation requise. Pour améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive dans les communautés durement touchées, difficiles à atteindre ou mal desservies, il convient d’envisager la délégation des tâches. La délégation/le partage des tâches permet aux agents de santé de niveau inférieur de fournir certains services de santé(voir le guide de l’OMS sur le partage des tâches pour la PF/contraception dans Ressources).
Reconnaître le rôle des agents de santé communautaire. De nombreux pays disposent de réseaux solides d’agents de santé communautaires qui sont souvent en première ligne dans les situations d’urgence. Leur rôle doit être officiellement reconnu et les activités de préparation doivent s’attaquer à tout obstacle susceptible de limiter leur participation, comme les politiques ou la rémunération limitée.
Envisager des changements dans la prestation des services. En fonction des risques et des dangers encourus, les mesures de préparation peuvent inclure la planification de modifications des services, telles que le passage à une prestation de services de proximité, l’identification de nouveaux points de prestation de services tels que les pharmacies, ou le passage à des soins à distance et l’offre de télémédecine lorsque c’est possible.
Envisager l’autosoin et l’autogestion. L’autosoin ou l’autogestion des options doivent être envisagés au cours de la phase de préparation afin de s’assurer que les politiques favorables et les produits de santé nécessaires, les TIC, le matériel de formation et l’information sont en place.(Voir les lignes directrices consolidées de l’OMS sur les interventions d’autosoins dans les ressources).
S’attaquer à la qualité et à l’accès aux services. Les soins de santé sexuelle et reproductive doivent être de haute qualité dans les situations d’urgence.
Les soins de santé sexuelle et reproductive doivent être de haute qualité dans les situations d’urgence. Outre les formations cliniques au DMU, des sessions sur les soins centrés sur la personne, la lutte contre le manque de respect et les abus, la supervision de soutien, les exercices de clarification des valeurs et les formations de remise à niveau peuvent permettre aux prestataires de santé de fournir des soins de qualité sans discrimination à tous les membres de la communauté. L’évaluation mondiale de l’IAWG a révélé que les adolescentes, les personnes de diverses origines SOGIESC, les travailleurs du sexe et les personnes handicapées sont souvent mal desservies.41 Les efforts visant à s’attaquer aux causes profondes de la mauvaise qualité des services ne font pas seulement partie de la préparation, mais complètent des initiatives plus larges de renforcement du système de santé. (Voir Inclusion brief et Inclusion Guidance pour une série de documents sur l’inclusion et voir la boîte à outils de clarification des valeurs dans Ressources).
Combler les lacunes en matière de prestation de services dans les composantes du DMU.
En cas d’urgence, tous les éléments du DMU doivent être mis en œuvre dans toute la mesure permise par la loi. Pour surmonter les obstacles à la prestation de services dans les différentes composantes du DMU, les efforts de préparation doivent tenir compte des facteurs directs et indirects qui entraînent une inégalité des soins. Les services visant à prévenir la violence liée au sexe et à offrir des soins cliniques aux survivants, les soins d’avortement sans risque et la fourniture de méthodes contraceptives permanentes et à longue durée d’action sont des exemples de composantes du DMU qui reçoivent souvent une attention insuffisante pendant les situations d’urgence. Ces lacunes entraînent des risques accrus de morbidité et de mortalité.44
[36] McKay et al, Not All That Bleeds Is Ebola. [41] Sarah K. Chynoweth, « Advancing reproductive health on the humanitarian agenda : the 2012-2014 global review », Conflict and Health 9, supplément 1 (2015) : l1, https://doi.org/10.1186/1752-1505-9-S1-I1. [44] Barot, « En état de crise ».
Capacités communautaires pour la santé-EDRM
S’engager et établir des relations avec les communautés en tant que premiers intervenants essentiels.
Avant l’arrivée de l’aide extérieure, c’est la communauté qui réagit, et la mesure dans laquelle la communauté a élaboré des plans et des mécanismes de préparation influencera sa capacité à répondre aux préoccupations immédiates. Identifier les leaders et les organisations communautaires et établir des relations basées sur la confiance et la collaboration, éléments clés pour favoriser une préparation plus durable et plus efficace. Entreprendre toutes les activités au niveau communautaire en étroite collaboration avec les différentes parties prenantes de la communauté, en reconnaissant la diversité des membres de la communauté, leurs besoins respectifs en matière de santé sexuelle et reproductive, et leurs propres capacités à gérer les risques et à réagir aux aléas.
En partenariat étroit avec les membres de la communauté, procéder à une évaluation des risques et des capacités de la communauté et élaborer un plan d’action.
Identifier les principales parties prenantes pour lancer des évaluations des besoins en capacités communautaires en matière de santé sexuelle et reproductive. En collaboration avec les parties prenantes locales de la SSR, identifier les groupes de la société civile locale, infranationale et nationale qui s’occupent de la SSR (y compris la VBG et le VIH) afin d’en savoir plus sur leurs capacités et leurs besoins existants et de connaître leurs réseaux. Il peut s’agir de représentants de la société civile communautaire qui travaillent dans le domaine de la santé avec des adolescents et des jeunes, des personnes handicapées, des personnes vivant avec le VIH, des personnes de diverses orientations sexuelles et/ou des travailleurs du sexe. En outre, identifiez la main-d’œuvre en santé communautaire, qui peut comprendre des agents de santé communautaire, des visiteurs à domicile, des agents de santé publique, des travailleurs sociaux et des premiers intervenants.
Procéder à une évaluation des besoins en capacités de la communauté afin d’identifier les capacités et les besoins existants. En collaboration avec les parties prenantes locales, évaluer les besoins, les capacités et l’état de préparation de la communauté à la mise en œuvre du DMU.(Voir Ressources pour les outils d’évaluation des besoins en capacités communautaires ACCESS).
Organiser une formation MISP/DRR. Une fois l’évaluation des besoins en capacités de la communauté terminée, une agence locale chef de file ou un organisme de coordination peut utiliser les résultats pour entreprendre et soutenir une formation à la RRC et au DMU. (Voir les ressources du kit de l’animateur : Préparation communautaire à la santé reproductive et au genre. Voir les fiches Inclusion et Communauté pour des exemples de travaux de RRC menés par des femmes et des jeunes).
Élaborer un plan d’action communautaire. Les plans d’action communautaires doivent se fonder sur une évaluation des besoins en capacités de la communauté réalisée avec l’équipe de santé communautaire, les membres de la communauté, les responsables de la politique de santé et les prestataires de soins. Il est recommandé de combiner le plan d’action avec une formation sur la préparation de la communauté en matière de santé sexuelle et reproductive. (Voir les ressources du kit de l’animateur : Préparation communautaire à la santé reproductive et au genre). Ce processus permet d’identifier et de hiérarchiser les activités clés, d’identifier et de garantir le financement, et de mettre en œuvre le suivi (y compris le suivi de la durabilité). Les actions doivent se concentrer sur les activités prioritaires du DMU et peuvent inclure la sensibilisation à l’atténuation des risques liés à la violence liée au sexe et au genre dans les situations d’urgence, la mise en place de mécanismes d’orientation pour les urgences obstétriques et les victimes de violences sexuelles et la sensibilisation de la communauté à ces mécanismes, la collaboration avec les femmes enceintes pour élaborer des plans d’accouchement et des petites économies, le prépositionnement de fournitures, la collaboration avec les hôpitaux locaux sur les listes de donneurs de sang, l’élargissement de l’accès à la contraception (y compris la contraception d’urgence), la création ou le renforcement de comités de femmes et de jeunes pour la réduction des risques de catastrophes, la réalisation de simulations et la création d’un fonds d’urgence (doc.Voir les notes d’information sur la communauté et l’inclusion pour des exemples de préparation de la communauté et voir les ressources pour les outils d’évaluation des besoins en matière de capacité de la communauté ACCESS.)
Saisir les occasions de faire progresser rapidement la préparation au niveau local.
Les efforts de préparation au niveau local sont parfois plus efficaces que les efforts au niveau national. Dans certains pays, il est plus facile d’encourager la collaboration entre les acteurs de la SSR et de la GRC au niveau infranational ou communautaire, et ces efforts peuvent alors être mis en valeur pour inspirer les efforts nationaux.(Voir la note d’information sur la coordination).
Relier les communautés aux systèmes nationaux de préparation.
Les efforts de préparation au niveau communautaire et les organisations et réseaux communautaires seront plus efficaces et durables s’ils sont liés aux efforts de préparation nationaux pour le renforcement, la collaboration, le soutien et le suivi. En outre, il convient d’encourager le soutien national aux initiatives de préparation au niveau communautaire(voir la note d’information sur les communautés).
Tirer parti des réseaux communautaires.
En plus de tirer parti des réseaux de membres de la communauté qui font partie des réseaux nationaux (voir l’étape précédente), tirez parti des réseaux communautaires (tels que les réseaux de femmes, de jeunes ou de personnes de diverses origines SOGIESC) pour planifier et entreprendre des activités de préparation de la communauté.
Suivi et évaluation
Contrôler les plans d’action et les termes de référence.
Mettre en place des systèmes et des indicateurs pour suivre les efforts de préparation, y compris les plans d’action et les mandats. Inclure les membres de la communauté, tels que les jeunes, dans le suivi des programmes qui les concernent.
Collecter et gérer les données relatives à la santé sexuelle et reproductive. Intégrer les indicateurs de santé sexuelle et reproductive dans les systèmes de gestion des données sanitaires existants pendant la phase de préparation, et renforcer les systèmes de gestion des données pour y inclure la santé sexuelle et reproductive et garantir la souplesse nécessaire pour s’adapter aux systèmes d’intervention en cas d’urgence. Veiller à ce que les données SADD+ et les données essentielles en matière de santé sexuelle et reproductive soient incluses dans les évaluations des risques pour la préparation, les évaluations rapides pour la réponse (telles que l’évaluation rapide initiale multisectorielle) et les systèmes de gestion de l’information sur la santé (HIMS). (Pour plus d’informations sur les indicateurs liés à la SSR et la liste de contrôle du DMU pour le suivi, voir le chapitre sur le DMU du Manuel inter-agences de terrain (voir la section Ressources).
Collecter et gérer les données relatives à la santé sexuelle et reproductive.
Intégrer les indicateurs de santé sexuelle et reproductive dans les systèmes de gestion des données sanitaires existants pendant la phase de préparation, et renforcer les systèmes de gestion des données afin d’y inclure la santé sexuelle et reproductive et de garantir la souplesse nécessaire pour s’adapter aux systèmes de réponse aux situations d’urgence. Veiller à ce que les données SADD+ et les données essentielles en matière de santé sexuelle et reproductive soient incluses dans les évaluations des risques pour la préparation, les évaluations rapides pour la réponse (telles que l’évaluation rapide initiale multisectorielle) et les systèmes de gestion de l’information sur la santé (HIMS). (Pour plus d’informations sur les indicateurs liés à la SSR et la liste de contrôle du DMU pour le suivi, voir le chapitre sur le DMU du Manuel inter-agences de terrain (voir la section Ressources).
Documenter et partager les enseignements tirés de la préparation.
Il est important de partager et d’apprendre les expériences en matière de préparation à la santé sexuelle et reproductive au niveau mondial et régional.
Documenter les enseignements tirés des réponses afin d’informer et de renforcer la préparation. Les pays sont encouragés à effectuer des analyses des réponses précédentes afin d’informer et de renforcer les efforts de préparation, ainsi que de documenter l’impact de la préparation sur la réponse et de partager cet apprentissage. Des apprentissages plus réfléchis comme ceux-ci contribueraient grandement au domaine de la préparation à la santé sexuelle et reproductive.
Documenter les enseignements tirés de différents contextes et types d’aléas. Au niveau mondial, il est nécessaire de tirer davantage d’enseignements de diverses régions et de différents types d’urgences. Dans la documentation limitée sur la préparation en matière de santé sexuelle et reproductive, la plupart des exemples proviennent des régions Asie-Pacifique et EOCAC. Il serait précieux d’en savoir plus sur d’autres régions dotées de systèmes de santé différents ou exposées à différents types de risques : catastrophes à évolution lente, telles que la sécheresse et/ou les effets du changement climatique ; crises liées à des conflits ; troubles politiques, tels que les violences électorales ; ou autres types de catastrophes naturelles saisonnières ou cycliques.
Documenter les cas où la préparation n’a pas eu d’impact sur la réponse. Il est également utile de disposer d’une documentation sur les cas où la préparation n’a pas permis d’apporter des réponses plus solides ou plus efficaces, ou sur les cas où les plans d’urgence n’ont pas permis d’anticiper les situations d’urgence qui ont suivi